Le gouvernement anticipait un déficit de 4,9% pour 2023, mais les chiffres réels ont dépassé les attentes, faisant exploser la trajectoire de désendettement prévue. Bercy avait teasé une prévision en hausse en début de mois, indiquant un dépassement "significatif". L’Insee a cependant révélé que le déficit public grimpe finalement à 5,5% du PIB en 2023, correspondant à une perte de 154 milliards d’euros et classant la France parmi les pays les moins performants de la zone euro. De plus, la dette s’élève à 110,6% du PIB, contre 111,9% fin 2022.
Cette hausse spectaculaire était prévue et annoncée par le gouvernement depuis quelques temps. Cependant, elle constitue un sérieux revers pour la crédibilité économique de la France sur le plan européen et dans l’optique des marchés financiers. Les verdicts des agences de notation sont attendus pour le mois prochain.
Après s’être engagée auprès de Bruxelles à limiter l’augmentation de son déficit à 4,9% pour 2023, la France s’éloigne largement de cette trajectoire budgétaire. L’une des raisons principales de ce dérapage est la déception du côté des recettes fiscales : leur augmentation a ralenti nettement en 2023, atteignant seulement 2,0 % après une croissance de +7,4 % en 2022, selon l’Insee.
La dégonflure du déficit l’année précédente rend l’objectif pour cette année encore plus difficile à atteindre. Pour le moment, le gouvernement ne prévoit pas d’augmenter les impôts, alors même que le niveau de prélèvements obligatoires a diminué l’année dernière pour atteindre 43,5% du PIB, contre 45,2% du PIB en 2022. La seule solution restante est de réduire les dépenses, ce qui sera difficile à réaliser, estiment des économistes.
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