A la veille de la présentation projet de loi sur la fin de vie au conseil des ministres, l’Eglise catholique a révélé, ce mercredi 10 avril, la création d’un porte-parolat dédié à ce sujet d’une grande importance sociétale.
En prévision des nombreux débats parlementaires à venir, la Conférence des évêques de France (CEF) a annoncé la nomination de quatre évêques comme porte-parole. Sélectionnés pour leur engagement particulier sur cette question délicate et complexe qu’est l’accompagnement en fin de vie, ces évêques ont été présentés dans un communiqué de la CEF. Le groupe de porte-parole est composé de Pierre-Antoine Bozo (évêque de Limoges), Matthieu Rougé (Nanterre), Emmanuel Gobilliard (Digne, Riez et Sisteron) ainsi que l’archevêque de Tours, Vincent Jordy.
Fin décembre, Mgr Jordy mettait en garde contre un "effondrement de digue". En mars, après une entrevue avec le président Emmanuel Macron qui proposait les Ehpad comme contexte possible pour l’aide à mourir, Mgr Rougé s’était dit frappé par l’idée que les "personnes non-productives" étaient de moins en moins valorisées dans notre "nation-startup". Mgr Gobilliard a également souligné, après plusieurs visites dans les Ehpad de son diocèse, une peur croissante des personnes âgées de devenir un fardeau pour leur entourage, un sentiment pouvant les pousser à envisager l’euthanasie comme une solution.
Dans son communiqué, la CEF a exprimé son inquiétude face à un projet de loi qui pourrait, pour la première fois en France, légaliser le suicide assisté et l’euthanasie. La CEF a voté lors de son assemblée printanière à Lourdes, en mars, une déclaration appelant à ne pas "détourner la fraternité". Il s’agissait d’une tentative pour faire entendre leurs "profondes réserves" concernant le projet de loi sur la fin de vie et pour condamner "la mort provoquée". En signe de leur détermination, ils se sont également dotés d’un pôle spécialisé dans les affaires institutionnelles.
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