Après la période de Pâques, les amateurs de chocolat pourraient faire face à une hausse marquée des prix. En effet, le marché est actuellement bouleversé par une augmentation sans précédent du cours du cacao, ingrédient clé du chocolat, particulièrement à la bourse de New-York où il a atteint temporairement les 10 000 euros la tonne le 26 mars, quatre fois plus qu’à la même période l’année dernière. Cette hausse fait craindre une flambée des prix pour les choco-addicts.
Que ce soit les grandes enseignes qui vendent en grandes surfaces ou les petits chocolatiers de quartier, nul n’est à l’abri de cette augmentation des prix. "Peu importe la taille de votre entreprise, cette hausse touchera tout le monde car le prix d’achat du cacao augmentera dans les mois à venir", analyse Gilles Rouvière, secrétaire général du Syndicat du chocolat qui regroupe soixante-dix chocolatiers. Les produits à base de cacao observent déjà une inflation depuis près de deux ans, principalement due à l’augmentation des prix de l’énergie et du sucre.
Plusieurs facteurs influenceront le prix final du chocolat, notamment la structure des coûts des différents produits et les stratégies d’anticipation des fabricants. Pour certaines tablettes de chocolat, la fève de cacao a un poids très important dans la structure de coût. Ce serait moins le cas pour un coffret par exemple, selon Paul-Henri Masson, co-fondateur de la marque Le Chocolat des Français. Alors, face à cette hausse probable des prix, faut-il prévoir d’avance et faire des stocks en tant que consommateur ?
Noé Bauduin, de l’UFC-Que Choisir, estime qu’il n’y a rien de mal à faire quelques réserves vu l’augmentation probable des prix. Cependant, il note aussi que certains distributeurs cherchent surtout à justifier les futures augmentations des prix en magasin. D’autre part, Paul-Henri Masson pense qu’un travail éducatif est nécessaire pour faire comprendre aux consommateurs que le chocolat va devenir un produit plus cher de façon durable. Après tout, cette hausse du cours peut avoir un effet bénéfique pour les producteurs de cacao en Afrique et en Amérique du Sud, qui obtiendraient des tarifs "beaucoup plus rémunérateurs" selon Christophe Eberhart d’Ethiquable.
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