La grève initiée chez SNCF ce 12 décembre s’annonce bien moins perturbatrice qu’attendu. Avec la levée de l’appel à la mobilisation par l’Unsa et la CFDT, les prévisions de trafic sont rassurantes. Tous les TGV devraient circuler normalement, tout comme les trains Ouigo. En ce qui concerne les lignes régionales, seules de légères perturbations sont attendues, la SNCF estimant que 8 trains sur 10 devraient être assurés sur l’ensemble des lignes TER et Transilien.
Le fondement de cette grève réside dans deux revendications majeures portées par les syndicats encore engagés, à savoir la CGT-Cheminots et SUD-Rail. D’une part, ils exigent un moratoire sur le démantèlement de Fret SNCF. En effet, d’ici janvier, 4500 salariés doivent être transférés vers les nouvelles entités Hexafret et Technis. L’accord actuel, signé par une partie des syndicats, garantit la préservation de leurs droits pendant 36 mois, mais cela ne satisfait pas l’ensemble des parties prenantes.
D’autre part, la filialisation progressive des activités SNCF Voyageurs, initiée par l’ouverture à la concurrence du marché ferroviaire, suscite des inquiétudes. Les cheminots redoutent une dégradation de leurs conditions de travail et de rémunération dans le cadre des appels d’offres remportés soit par des filiales SNCF soit par des concurrents. Jusqu’à présent, les droits des salariés transférés sont conservés durant 24 mois, mais les syndicats réclament des garanties plus solides.
Au cœur des tensions, les questions salariales jouent également un rôle crucial. Les récentes propositions de hausses salariales de l’ordre de 2,2% pour 2025 ont été jugées insuffisantes par les syndicats, qui dénoncent une perte de pouvoir d’achat malgré les bénéfices réalisés par la SNCF ces dernières années. Selon certains responsables syndicaux, les négociations salariales à la veille des fêtes amplifient l’enjeu social.
Alors que le spectre de Noël 2023, marqué par des grèves ayant lourdement pénalisé les déplacements des voyageurs, plane sur cette nouvelle mobilisation, les retombées immédiates semblent contenues, offrant une perspective de pertinence au dialogue social en cours. Cependant, l’insatisfaction persistante d’une partie du personnel laisse entrevoir un possible regain de tensions si les engagements pris ne sont pas respectés dans les mois à venir.
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