Depuis le début de la semaine, Lyon est le théâtre d’une mobilisation massive des chauffeurs de taxi. En colère contre la nouvelle proposition de tarification du transport médical par la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM), des milliers de taxis venus de toute la région Auvergne-Rhône-Alpes ainsi que d’autres départements ont décidé de bloquer les principaux accès de la ville.
Les actions des taxis ont provoqué de nombreux embouteillages sur les autoroutes A43, A7, M6, et M7. Des opérations filtrantes ont également eu lieu près de plusieurs hôpitaux de l’agglomération, comme Lyon Sud et la Croix-Rousse. Les chauffeurs protestent en particulier contre la baisse des tarifs conventionnés pour le transport médical, qui représente une part importante de leur chiffre d’affaires, allant jusqu’à 90 % pour certains.
Ce mouvement de grève, soutenu par les syndicats de taxis, s’oppose à des mesures gouvernementales visant à économiser 300 millions d’euros en contraignant les transports sanitaires à accepter de nouvelles conditions moins favorables. Les chauffeurs dénoncent une "ubérisation" de leur profession, craignant une déshumanisation du service à la personne. En réponse, les manifestants ont multiplié les actions et investi des lieux stratégiques, comme la célèbre place Bellecour, épicentre des rassemblements.
Bien que la pluie soit venue perturber les bivouacs prévus, les taxis ont choisi de maintenir la pression sur les autorités. Le climat de défiance envers le gouvernement reste palpable, et les organisations professionnelles n’excluent pas de prolonger le mouvement à Paris, ou de l’intensifier à Lyon si aucun accord satisfaisant n’est trouvé. Cette lutte met en lumière l’importance des taxis dans le maillage sanitaire du pays, soulignant leur rôle essentiel auprès des patients les plus vulnérables.
En bloquant une partie de la circulation de la ville, les taxis espèrent attirer l’attention sur leur situation critique. Néanmoins, ces actions ne sont pas sans susciter la controverse, certains Lyonnais critiquant les désagréments provoqués par ces manœuvres. Le débat sur l’avenir du transport médical et son financement reste entier, et cette mobilisation pourrait bien être le prélude à d’autres luttes au sein des métiers du transport sanitaire.
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