Après une année record marquée par la plus grande hausse des taux d’intérêt entre 2022 et 2023, la Banque centrale européenne (BCE) s’apprête à faire marche arrière. La présidente de la BCE, Christine Lagarde, a sous-entendu lors de sa conférence de presse le jeudi 7 mars qu’une première réduction des taux d’intérêt pourrait avoir lieu en juin.
Lagarde appelle tout de même à la prudence, précisant que tout dépendra des statistiques économiques à venir. Elle note cependant que les signes sont encourageants vers une désinflation, avec des progrès constants vers un retour à l’objectif officiel d’une inflation à 2%. La BCE semble ferme sur sa décision de ne pas baisser immédiatement son taux d’intérêt, actuellement à 4%, bien que le Conseil des gouverneurs ait ouvert la discussion à ce sujet lors de sa réunion à Francfort.
La question clé pour la BCE est le mouvement des salaires. Ces derniers ont augmenté d’environ 5% en 2023, compensant légèrement la perte de pouvoir d’achat en 2022. Toutefois, Lagarde indique que cette progression reste trop élevée car elle alimente l’inflation des services, qui stagne depuis novembre 2023 à 3,9% sur une base annuelle. Avant d’envisager une baisse des taux d’intérêt, la BCE souhaite vérifier que la tendance à la désinflation impacte également ce secteur.
Un autre facteur qui incline la BCE vers une assouplissement de sa politique monétaire est la stagnation actuelle de l’économie européenne. La BCE a de nouveau abaissé ses prévisions de croissance, prévoyant une croissance de seulement 0,6% en 2024. Lagarde note une contraction des dépenses de consommation, une réduction des investissements et un ralentissement des exportations, reflétant une baisse de la demande extérieure et des pertes de compétitivité. Selon la BCE, la croissance devrait progressivement s’améliorer dans la deuxième moitié de l’année pour atteindre 1,5% en 2025.
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