La porte "quoi qu’il en coûte" est restée ouverte plus longtemps qu’elle n’aurait dû et sa fermeture retentissante s’est fait sentir. Le gouvernement a dû rapidement tracer une nouvelle trajectoire budgétaire à la suite de la dérive du déficit en 2023. Ce qui a donné lieu à un parcours économique et politique complexe. Le plan d’action que le gouvernement a présenté le 9 avril au Haut Conseil des finances publiques semble être un défi de taille.
Avec une divergence entre les dépenses et les recettes qui devrait désormais s’établir à 5,1% pour 2024, le gouvernement doit trouver 10 milliards d’euros de plus en économies. Celles-ci s’ajoutent aux 10 milliards déjà prévus il y a seulement deux semaines. Cette accélération inattendue révèle une situation précaire où le gouvernement semble naviguer à vue, notamment face aux agences de notation financière qui sont sur le point de rendre leur verdict sur la durabilité de la dette française.
Face à ce défi, le gouvernement semble préférer la stratégie de l’évitement, privilégiant une gestion prudente. La difficulté à maintenir l’ordre financier découle d’un manque de majorité. Plusieurs faux pas dans l’exécutif ont ajouté à la confusion. Finalement, cette situation a poussé le Président Emmanuel Macron à trancher, choisissant d’éviter un débat parlementaire potentiellement périlleux qui pourrait souligner sérieusement les erreurs en matière de finances publiques.
A défaut de pouvoir annuler des crédits déjà approuvés, le ministère des Finances demande que ces fonds ne soient pas dépensés pour les récupérer à la fin de l’année. Cette astuce témoigne de la marge de manœuvre réduite du gouvernement.
Outre les sanctions potentielles de l’opposition politique, il faut également noter la difficile position de la France vis-à-vis de ses voisins européens qui critiquent sévèrement notre incapacité à tenir nos engagements en matière de finances publiques. Pour le gouvernement, le chemin vers la résolution du déficit public s’annonce semé d’embûches.
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