En 2024, le paysage de la rénovation énergétique français s’apprête à changer. Le plan de soutien du gouvernement baptisé MaPrimeRénov avait suscité des attentes élevées, avec l’augmentation significative de son budget orientant clairement vers une accélération de la rénovation énergétique des logements. La hausse du taux de subvention pour les travaux les plus ambitieux, à 80% et jusqu’à 90% pour les bâtiments classés passoires thermiques, témoignait d’une volonté politique d’ouvrir la rénovation énergétique à un public plus large. De plus, le soutien à l’acquisition de pompes à chaleur était revu à la hausse, avec une augmentation de 1 000 euros pour les foyers modestes, le tout portant l’aide à 5 000 euros.
Malgré cette ambition, le projet fait face à une réalité budgétaire bien plus complexe. En effet, le budget de MaPrimeRénov sera finalement réduit à 3 milliards d’euros pour l’année 2024, comme l’a annoncé le ministère de l’Économie et des Finances. Cette coupe, qui est dans le contexte de restrictions budgétaires globales, met en avant le défi de financer une stratégie de rénovation énergétique ambitieuse dans un environnement économique difficile.
Face à ces défis, le gouvernement a choisi de simplifier le processus pour rendre le système plus attractif. Les ménages à revenus moyens et élevés vont donc pouvoir s’affranchir des services d’un Accompagnateur Rénov’ pour les travaux les plus ambitieux. Cette mesure devrait encourager une augmentation des demandes de subventions en 2024. Le gouvernement reste optimiste, assurant que toutes les personnes souhaitant effectuer une rénovation énergétique bénéficieront des aides nécessaires.
Mais l’année 2023 a démontré que la disponibilité de fonds ne garantit pas nécessairement leur pleine utilisation. En effet, environ 300 millions d’euros de crédits n’ont pas été utilisés cette année là. Ceci soulève la question de l’écart entre l’offre d’aides et la capacité du marché à absorber cette demande. Le manque de professionnels qualifiés pour effectuer les travaux est un obstacle majeur qui est exacerbé par le fait que beaucoup sont déjà surchargés par leurs commandes en cours.
L’optimisme du gouvernement repose également sur une prévision de baisse de la demande, grâce à une révision du diagnostic de performance énergétique qui devrait réduire le nombre de logements classés comme passoires thermiques. Cependant, les craintes d’une demande supplémentaire face à un budget réduit sont encore présentes. L’efficacité des mesures prises pour contrebalancer la réduction du budget reste incertaine.
Alors que MaPrimeRénov 2024 se dessine avec une série de promesses, son impact réel reste à évaluer. Les récents ajustements mettent en lumière la difficulté de concilier les buts environnementaux et les contraintes économiques dans un contexte où la transition énergétique est devenue une priorité nationale majeure.
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