Après douze ans de retards et de problèmes divers, le projet de réacteur nucléaire EPR de Flamanville, dans le Nord-Ouest de la France, vient d’obtenir le feu vert de l’Autorité de Sureté Nucléaire (ASN). Le chemin vers la mise en service de ce réacteur de troisième génération, dont le coût a augmenté de plusieurs milliards d’euros au fil du temps, peut désormais être sérieusement envisagé.
Sur le papier, les réacteurs nucléaires EPR (European Pressurized Reactor) étaient censés revitaliser l’industrie nucléaire européenne suite au désastre de Tchernobyl en 1986. L’idée a été lancée en 1992, et le premier chantier a vu le jour en Finlande en 2005, suivi de Flamanville deux ans plus tard. Cependant, le parcours a été parsemé d’obstacles, comme des fissures dans le béton de la base du réacteur, des soudures de mauvaise qualité, ou une cuve principale jugée inadéquate. Alors qu’un premier EPR a été inauguré en Chine en 2018, le projet français a pris du retard, élevant le coût total à 13 milliards d’euros - quatre fois plus que prévu initialement pour EDF, l’opérateur du réacteur.
Grâce à l’approbation de l’ASN, EDF pourra charger du combustible dans l’EPR de Flamanville et commencer la phase de tests. Cette phase sera certainement étroitement surveillée par le président Emmanuel Macron, qui espère construire jusqu’à 14 nouveaux réacteurs nucléaires du même type en France. Il faudra encore quelques mois avant que le réacteur soit relié au réseau électrique, une fois que 25% de sa puissance sera atteinte. EDF devra encore solliciter l’ASN à trois autres moments : avant de démarrer la réaction nucléaire, et aux paliers de puissance de 25% et 80%. La production d’électricité devrait commencer cet été, toujours sous la surveillance de l’ASN, qui devra être à nouveau sollicitée avant que le réacteur n’atteigne sa pleine puissance.
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