Le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, a introduit de nouveaux plafonds de dépenses pour les ministères, visant à économiser 5 milliards d’euros cette année. Toutefois, le niveau de dépenses à la fin de mai et les aléas économiques et politiques menacent de dévier de la trajectoire du déficit public.
"Je ne suis pas en tongs à la plage", a déclaré avec fermeté Bruno Le Maire. "Je suis à mon bureau de 7 heures à 22 heures et je prépare le budget." Le ministre s’engage à laisser les comptes publics en ordre avant son départ de Bercy. Selon la trajectoire décidée et notifiée à la Commission européenne, la France doit maintenir son déficit public à 5,1 % du PIB en 2024. En conséquence, Bruno Le Maire a annoncé une nouvelle série d’économies de 10 milliards d’euros.
La moitié des restrictions annoncées concerne directement l’État. "Je signerai aujourd’hui un courrier de notification à tous les ministères concernant leurs plafonds de dépenses, avec une réduction de 5 milliards d’euros par rapport à la loi de finances initiale", a précisé le ministre. Cependant, les détails sur la répartition entre les différents ministères restent flous, rendant l’initiative potentiellement moins efficace.
Bercy prévoit également de resserrer la taxation des rentes énergétiques. Un texte législatif prêt à être voté pourrait rapporter jusqu’à 3 milliards d’euros dès cette année s’il est adopté à l’automne. Une autre mesure concernant la taxation des rachats d’actions pourrait générer quelques centaines de millions d’euros supplémentaires en 2024. Les collectivités territoriales sont également appelées à contribuer, mais sans contrainte explicite.
Le gouvernement avait déjà prévu des économies avec l’annulation par décret de 10 milliards de crédits dans le budget de l’État en février et divers ajustements fiscaux. En tout, les mesures annoncées totalisent 25 milliards d’euros d’économies pour l’année. Cependant, les dépenses continuent à croître à un rythme préoccupant.
Un rapport de l’Inspection générale des finances indique que les dépenses de l’État ont atteint 44 % du budget annuel à fin mai, dépassant largement la moyenne des années précédentes. Plusieurs risques de nouvelles dépenses sont également identifiés pour la fin de l’année, notamment la crise en Nouvelle-Calédonie, les élections législatives anticipées et les coûts associés aux Jeux Olympiques.
Le prochain locataire de Bercy héritera donc d’un budget 2024 difficile, avec des prévisions de nouvelles économies nécessaires pour 2025. La Commission européenne sera également en contact étroit avec le prochain exécutif, avec une procédure de déficit excessif ouverte contre la France.
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