Michelin, le géant mondial du pneu, fait parler de lui avec l’annonce de la mise en place d’un "salaire décent". Cette initiative, révélée le jeudi 18 avril, concerne l’ensemble de ses 132 000 employés répartis sur toute la planète. Le principe de ce salaire est défini par l’Organisation Internationale du Travail (OIT) : il s’agit d’un revenu suffisant pour assurer un niveau de vie correct (nourriture, transport, éducation, frais de santé) aux travailleurs et à leurs familles, en fonction de la situation économique du pays. Celui-ci doit également permettre une épargne de précaution et l’achat de biens de consommation.
Chez Michelin, le "salaire décent" implique ainsi deux niveaux de rémunération. À Paris, ce salaire serait de deux fois le Smic tandis qu’à Clermont-Ferrand, où se trouve le siège de l’entreprise, il serait supérieur de 20% au Smic. Ces chiffres représentent en moyenne entre 1,5 et 3 fois le salaire minimum d’après Florianne Viala, directrice de la rémunération du groupe.
Michelin n’a pas instauré ce "salaire décent" du jour au lendemain. Il s’agit d’un système mis en place progressivement depuis 2021 en collaboration avec l’ONG Fair Wage Network, spécialiste en certifications de salaire équitable. Cela a donc permis à 6600 employés d’observer une augmentation de leur salaire sur une période de trois ans.
La CGT a émis des réserves quant à cette nouvelle mesure en pointant le fait que les primes seraient incluses dans le calcul de ce "salaire décent". En effet, Michelin a confirmé au HuffPost que le salaire décent englobe bien les primes fixes, liées à la pénibilité du travail par exemple, ainsi que le treizième mois. Ceci représente une source de variabilité d’une année sur l’autre.
Malgré cette annonce positive, certains salariés craignent que cela ne soit qu’un moyen de préparer le terrain à des changements potentiellement néfastes tels que des restructurations ou fermetures de sites en France. Ainsi, malgré ce pas en avant pour l’amélioration des conditions de travail, il reste encore du chemin à parcourir pour garantir une sécurité d’emploi à long terme.
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