Tandis que le Premier ministre Gabriel Attal annonce des mesures potentielles pour réformer l’assurance chômage, la réaction publique ne se fait pas attendre. Un message alarmant, vu plus de 10.000 fois, affirme que 64% des demandeurs d’emploi ne perçoivent aucune indemnisation.
La source de ce chiffre provient d’une tribune publiée par cinq syndicats le 18 mars. Leur affirmation est que seulement 36% des demandeurs d’emploi inscrits à France Travail, anciennement Pôle emploi, perçoivent une indemnisation, et que ce niveau est le plus bas jamais enregistré. Mais est-ce vraiment le cas ? Pour le découvrir, nous avons analysé les données.
L’analyse des chiffres de France Travail, qui fournit le nombre de demandeurs d’emploi indemnisés, et ceux de la Dares, des statisticiens liés au ministère du Travail, nous révèle une réalité différente. Ce n’est pas 36%, mais environ 41% des demandeurs d’emploi en France métropolitaine qui sont réellement indemnisés.
Les demandeurs d’emploi sont organisés en cinq catégories : A, B, C, D, E. Les catégories D et E regroupent les individus les plus éloignés de la recherche active d’emploi. Si l’on considère uniquement les chômeurs des catégories A, B et C, c’est-à-dire ceux recherchant activement un emploi, ils sont 46% à avoir reçu une indemnisation au dernier trimestre 2023. Ainsi, moins d’un demandeur sur deux est réellement indemnisé.
Ce phénomène n’est pas nouveau et était déjà observé en 2022. Plusieurs raisons expliquent cette situation. Parmi les demandeurs d’emploi, certains ne remplissent pas les critères d’indemnisation, par exemple s’ils n’ont pas suffisamment cotisé ou s’ils ont volontairement quitté leur dernier emploi. D’autres dépendent du RSA après avoir épuisé leurs droits à l’indemnisation. Des arrêts malades de courte durée peuvent également suspendre l’indemnisation.
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