2023 fut une année noire pour les chefs d’entreprise, avec un pic record de 51.555 dirigeants qui ont trouvé eux-mêmes victimes du chômage. Cela représente une augmentation de 33,3% par rapport à l’année précédente, soit +12.800 personnes. Selon un rapport du cabinet Altares et de l’association GSC, ce niveau est inédit depuis 2016, une époque marquée par une conjoncture économique et financière défavorable.
Anthony Streicher, président de l’association GSC, évoque la hausse des taux d’intérêt, le surendettement croissant des entreprises et la fin des aides Covid pour expliquer cette montée en flèche des licenciements de dirigeants. Frédéric Barth, directeur général d’Altares, souligne que le ralentissement de l’économie en 2023 a significativement fragilisé les entreprises, notamment les petites structures qui luttent pour rembourser leurs dettes.
La construction et la restauration apparaissent comme les secteurs les plus touchés par cette conjoncture, représentant près d’un tiers des pertes d’emplois de chefs d’entreprise en 2023. En particulier, le secteur de l’immobilier est gravement affecté, avec un nombre de dirigeants chômeurs en hausse de 40,2%, notamment pour les propriétaires d’agences immobilières (+103,4%).
Quant à l’avenir, 2024 s’annonce tout aussi déchouant. Selon Frédéric Barth, les défaillances d’entreprises devraient être encore plus nombreuses qu’en 2023. Cependant, Thierry Millon, directeur des études d’Altares, se montre un peu plus optimiste, espérant une légère amélioration grâce au ralentissement de l’inflation, une possible baisse des taux d’intérêt et une reprise de la consommation en milieu d’année.
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