Le traité de libre-échange entre l’Union européenne (UE) et les pays du Mercosur se trouve à un tournant critique. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s’est rendue le 5 décembre en Uruguay pour conclure ce traité décrit comme le ’plus grand partenariat d’investissement et de commerce au monde’. Ce voyage, non inscrit à l’agenda initial, marque la détermination de von der Leyen à sceller cet accord malgré une forte opposition, notamment de la France.
Emmanuel Macron, président de la France, a exprimé son rejet catégorique du projet actuel. Pour lui, le traité est ’inacceptable’ sans l’intégration de clauses protégeant le climat, empêchant la déforestation et garantissant des conditions équitables pour les marchés publics des pays concernés. Cette position reflète une inquiétude partagée par de nombreux politiciens et agriculteurs français, inquiets des importations agricoles subventionnées et des normes de production inférieures.
Simultanément, la Confédération paysanne française manifeste son opposition en organisant des actions symboliques. Le 5 décembre, ils ont protesté devant le Grand Palais à Paris, dénonçant les négociants en céréales qui profiteraient de cet accord. Cette mobilisation a été violemment dispersée par la police, soulignant une tension sociale croissante. Les agriculteurs craignent une importation massive de produits agricoles du Mercosur, à des tarifs douaniers minimisés, compromettant ainsi la survie de plusieurs secteurs agricoles européens.
Ce traité, qui pourrait être ratifié dès le 6 décembre, représente une volonté de la Commission européenne de renforcer les liens commerciaux avec l’Amérique du Sud. Cependant, il suscite des critiques concernant son impact potentiel sur les normes environnementales européennes et la viabilité économique des petits agriculteurs. Alors que l’UE tente de promouvoir un commerce libre et étendu, la résistance interne met en lumière les fractures au sein de l’alliance européenne sur les politiques économiques internationales.
Le sommet en Uruguay pourrait être décisif pour l’avenir des relations commerciales entre l’UE et le Mercosur. La signature de cet accord constituerait un revers pour Emmanuel Macron et ses alliés, mais pourrait également engager un débat plus vaste sur le rôle de l’UE dans le commerce mondial et ses responsabilités environnementales et sociales.
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