Alors que le Premier ministre de l’Éducation, Gabriel Attal, accuse les jeunes et les familles de contribuer à une augmentation de la violence et du manque de civisme, le spécialiste de la politique éducative, Yannick Trigance, met en lumière les échecs de l’État et des stratégies déployées par les divers gouvernements de Macron.
Grâce à une campagne de communication intense mais sans véritables nouvelles révélations, Gabriel Attal a récemment dévoilé un ensemble de mesures visant les élèves « perturbateurs » et les violences qui en découlent. Comme le Premier ministre de l’éducation l’indique, sa vision est celle d’une « école du civisme, de la règle commune, du respect de la règle et de la responsabilité de tous ». Toutefois, cette école du civisme se limite-t-elle aux seuls élèves et à leurs parents ?
Qu’en est-il du respect, des devoirs et de la responsabilité de ceux qui, du haut de l’État et du gouvernement, mènent aujourd’hui la politique éducative de notre pays ? À cet égard, l’urgence se situe dans une école qui peut respecter le droit de réussite pour tous les jeunes, où qu’ils vivent et quel que soit leur milieu d’origine. Face à cela, la lutte contre les inégalités semble manquer. Les problèmes de santé, le manque de soutien dans l’enseignement professionnel, le manque de formation des enseignants, les classes sans diversité sociale sont tous des défis à relever.
Serait-ce envisageable de construire une école républicaine qui favorise la détection des faiblesses scolaires, facilite les parcours élus et concilie les apprentissages avec le bien-être et la confiance des élèves ? Une école républicaine qui fasse "grandir" ses citoyens en valorisant la dimension civique du lien social au cœur des enseignements et des apprentissages ? Le retour vers une école qui soit suffisamment attrayante pour rassurer les parents quant à la réussite nécessaire de leurs enfants est un important facteur à considérer.
Donner une réponse politique à ces questions déterminera notre capacité à aider notre jeunesse à envisager l’avenir avec confiance, et à respecter notre République et ses symboles - au cœur desquels se trouve notre école. En fin de compte, le fait d’ignorer le désarroi qui génère colère et actes de violence est une approche qui s’écarte de l’enjeu principal de notre contrat républicain pour une éducation de qualité pour toute notre jeunesse.
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