« Mon général, la faculté de l’Académie Militaire de Saint-Cyr Coëtquidan vous interpelle à propos d’une situation gravement préoccupante. » C’est ainsi que commence le message d’alerte envoyé au général de division Hervé de Courrèges, commandant de l’emblématique école militaire, le 12 février. Depuis plusieurs mois, le climat s’est dégradé au sein de l’Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan (Morbihan), qui forme les futurs leaders de l’armée de terre.
Dans leur lettre adressée à M. de Courrèges, que Le Monde a pu consulter, plusieurs enseignants font état d’un harcèlement généralisé envers les femmes du 2e bataillon, entité regroupant les élèves de seconde année. Les auteurs de la lettre décrivent des cas de harcèlement, initiés et parfois même encouragés par des « cadres », intégrant des commentaires discriminatoires récurrents et des incidents d’inconduite sexuelle.
Les enseignants soulignent l’ampleur des conséquences de ces comportements sur la scolarité des étudiantes, parfois même leur future carrière militaire. Au moment où le général reçoit la lettre, presque un quart des femmes élèves officières sont en congé de maladie pour cause de détresse.
Malgré des recours répétés de la part des étudiantes, des parents et des professeurs, peu de mesures ont été prises pour remédier à la situation. Une étudiante assène : « La hiérarchie est au courant. De tout. Et pourtant, rien ne change ».
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