Donnant son sermon avec un voile similaire à ceux portés par des enseignants religieux saoudiens, l’imam de Bagnols-sur-Cèze, Mahjoub Mahjoubi, a déclenché une vague de controverse à la suite de ses diatribes apocalyptiques, tenues pendant la prière du vendredi 16 février. Son discours annonçait le retour du Mahdi, une figure proposée comme le messie de l’islam, affirmait la fin des temps et condamnait les drapeaux nationaux, qu’il nommait "sataniques".
Abdallah Zekri, une figure majeure de la communauté musulmane régionale et vice-président du Conseil français du culte musulman (CFCM), trouve ces déclarations particulièrement préoccupantes, soulignant que c’est l’intégralité du discours de Mahjoubi qui pose problème, pas seulement ses remarquables commentaires sur le drapeau tricolore. Haoues Seniguer, politologue et spécialiste de l’islamisme, éclaire que bien que de tels points de vue soient très minoritaires dans les mosquées, ils reflètent les idéologies de la tendance salafiste des années 2000 et ont refait surface depuis la pandémie de Covid-19.
Cette affaire souligne les failles de la structure de l’islam de France. L’imam Mahjoubi, originaire de Tunisie, pourrait être forcé de quitter la France. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a déjà engagé le combat. Qu’il s’agisse d’un cas isolé ou non, l’affaire de cet imam met en lumière la nécessité d’une vaste réflexion sur la façon dont l’Islam est pratiqué en France.
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