Des enseignants de Loire-Atlantique ont décidé de donner de la voix, non pas dans la rue, mais en studio, pour exprimer leur mécontentement face à une future réforme scolaire. Le groupe d’enseignants, provenant du collège René-Guy à Montoir-de-Bretagne, ainsi que des collègues de Nantes et de Rezé, ont réinterprété la chanson d’Anne Sylvestre, Les gens qui doutent, dans une version contestataire. Ils ont intitulé leur oeuvre Le chaos des savoirs, une critique évidente de la proposition de Gabriel Attal d’instaurer des groupes de niveau au collège.
La vidéo, publiée le 2 mars, a circulé sur le web à une vitesse impressionnante, atteignant rapidement plus de 25 000 vues. Les paroles du morceau dressent une image sombre de la réforme éducative, critiquant la surpopulation dans les classes et la stigmatisation que pourrait engendrer la mise en place de groupes de niveau. Le message semble avoir pris au vu du nombre de vues, dépassant largement les attentes des enseignants auteurs du clip.
Le plan de réforme éducatif, initié par Gabriel Attal lorsqu’il était encore ministre de l’Éducation nationale, a pour objectif de créer des groupes de niveau en français et en mathématiques pour les élèves de sixième et de cinquième. Cette idée a été fortement contestée par les syndicats et les enseignants. Face à la mobilisation des enseignants, la nouvelle ministre de l’Éducation, Nicole Belloubet, a annoncé un allègement de la mesure, laissant l’option aux établissements scolaires de s’abstenir de cette réforme. Cependant, cette éventualité n’a pas suffi à calmer les enseignants, qui continuent de lutter contre ce plan.
Après ce succès inattendu, il semblerait que la musique continue de jouer un rôle primordial dans ce mouvement de protestation. Même si la vidéo initiale a atteint son apogée, les enseignants comptent reprendre leur tube lors d’un karaoké géant prévu pour la prochaine mobilisation de la fonction publique le 19 mars. Cette approche créative et engageante semble avoir trouvé son public, faisant sourire les plus hostiles aux changements dans l’éducation et donnant une autre dimension à la contestation.
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