Le Portugal marque avec effet, le demi-siècle de la "révolution des œillets", la révolte militaire qui a mis fin à la dictature, aux guerres coloniales en Afrique et instauré la démocratie. Le 25 avril 1974, en quelques heures seulement, l’ancien régime portugais autoritaire, le plus ancien en Europe occidentale de l’époque, a été renversé.
Les images emblématiques de jeunes militaires souriants, perchés sur leurs chars, socialisant avec la foule et insérant des œillets rouges dans les canons de leurs fusils, ont fait le tour de la planète. Cette fin de dictature, marquée principalement par des célébrations populaires massives et quasiment pas de violence, a été un tournant significatif dans l’histoire du Portugal.
Malgré l’existence du régime autoritaire pendant 48 ans, un air de rébellion s’était fait sentir parmi les officiers. En 1972, le gouverneur et chef des forces armées en Guinée, Antonio de Spinola, avait tenté de convaincre le président du Conseil, Marcelo Caetano, de trouver une solution politique aux guerres coloniales. Cependant, l’enlisement de ces conflits suscite l’exaspération croissante de la population.
Finalement, le 25 avril 1974, l’opération du Mouvement des Forces Armées (MFA) a balayé tout vestige du vieux régime. Le général Antonio de Spinola est choisi comme nouveau chef de l’État, la dictature vieille de presque un demi-siècle est tombée par un coup d’État militaire porteur d’un projet démocratique.
À partir de ce moment crucial, la vie des Portugais change radicalement, abolissant la police politique et la censure, libérant les prisonniers politiques et revalorisant le pays sur la scène internationale. Le Portugal a également connu une transformation sociale avec un remise en cause du capitalisme, la liberté d’expression, d’association et le droit de grève.
Alors que le parti d’extrême droite Chega a réalisé une percée remarquable aux élections législatives de 2024, les commémorations du cinquantenaire de la "révolution des œillets" se tiennent dans une atmosphère particulière. Néanmoins, le 50e anniversaire pourrait être l’occasion d’un sursaut démocratique selon Victor Pereira.
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