Le samedi 6 juillet, des milliers de Barcelonais ont défilé dans les rues de la capitale catalane pour exprimer leur ras-le-bol face au tourisme de masse. Selon les autorités policières, environ 2 800 personnes se sont rassemblées, alors que les organisateurs estiment la participation à 20 000 manifestants.
La grogne contre le surtourisme ne se limite pas à Barcelone. En mai et juin, des manifestations similaires ont eu lieu dans des villes comme Palma de Majorque, Malaga et les Canaries. Ce phénomène reflète la montée de la colère dans un pays qui est la deuxième destination touristique mondiale.
À Barcelone, les manifestants ont défilé depuis la célèbre Rambla jusqu’au port Vell, puis à la Barceloneta. En parallèle, plusieurs centaines de personnes manifestaient également à Gérone, une autre grande ville touristique de Catalogne.
« Nous n’avons rien contre le tourisme, mais contre l’excès de tourisme, si, parce qu’il rend la ville invivable », a expliqué Jordi Guiu, sociologue de 70 ans, lors de la manifestation. Ce point de vue est partagé par de nombreux habitants, las des effets néfastes du surtourisme sur leur quotidien.
Parmi les problématiques soulevées, l’accessibilité des transports en commun est souvent citée en exemple. Depuis que la mairie a demandé à Google Maps de supprimer le bus 116 de son application, les habitants de La Salut peuvent enfin respirer. « C’était dramatique. Je suis restée sur le trottoir plus d’une fois parce que je voulais monter mais le chauffeur n’ouvrait même pas la porte parce qu’il n’y avait plus de place pour nous, les habitants », raconte Reyes Presas, une retraitée locale.
Le tourisme de masse est également accusé d’avoir un impact dévastateur sur le prix du logement. Selon la mairie, les loyers ont augmenté de 68% au cours de la dernière décennie. En réponse, la municipalité prévoit de mettre un terme à la location d’appartements touristiques d’ici à 2029.
L’Espagne, deuxième destination touristique mondiale, a accueilli un record de 85,1 millions de visiteurs étrangers l’année dernière. La Catalogne, région la plus visitée, a accueilli 18 millions de ces visiteurs.
Avec 12,8% du PIB national et 12,6% des emplois liés au tourisme, l’Espagne se trouve à un carrefour. Des voix, comme celle d’Eva Doya Le Besnerais, appellent à un tourisme plus responsable et mesuré pour préserver la qualité de vie des habitants et l’intégrité des localités.
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