L’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, âgé de 80 ans, est en détention depuis son arrestation à l’aéroport d’Alger le 16 novembre dernier. Il est accusé d’atteinte à la sûreté de l’État en vertu de l’article 87 bis du code pénal algérien, une infraction qui réprime les déclarations potentiellement dangereuses pour la stabilité et la sécurité du pays. Cette situation juridique ambiguë a suscité une vague d’indignation, tant en Algérie qu’en France.
Me François Zimeray, avocat français mandaté par Gallimard, l’éditeur de Boualem Sansal, a dénoncé les difficultés rencontrées pour défendre son client sur le sol algérien, en raison du rejet de sa demande de visa. Cette affaire s’inscrit dans un contexte de tensions diplomatiques entre la France et l’Algérie. De nombreux intellectuels français ont exprimé leur colère et leur soutien à l’écrivain, ce qui n’a fait qu’envenimer les relations entre les deux pays.
En France, une large coalition comprenant des figures du monde littéraire et politique appelle à la libération de Boualem Sansal. Parmi eux, des personnalités comme Élisabeth Badinter et Luc Ferry. Cette mobilisation internationale illustre l’importance accordée à la liberté d’expression et au respect des droits fondamentaux, et polarise davantage l’opinion publique.
Même si la dernière demande de remise en liberté a été refusée et que Boualem Sansal demeure incarcéré à la prison de Kolea, une nouvelle demande de remise en liberté est envisagée. Son cas doit désormais être réexaminé par le juge d’instruction. Toutefois, le climat politique actuel en Algérie, alimenté par l’indignation internationale, pourrait peser lourdement sur l’évolution de cette affaire judiciaire.
Cette affaire ne se contente pas de mettre en lumière le sort personnel de Boualem Sansal mais soulève également des questions plus larges sur les libertés individuelles en Algérie et sur la souveraineté nationale. En effet, le Parlement algérien a dénoncé les pressions médiatiques et politiques venant de France, accusant celles-ci de vouloir impacter sa souveraineté nationale.
En attendant un éventuel dénouement, cette affaire continue de cristalliser des tensions anciennes et complexes entre la France et l’Algérie, rappelant combien la question des libertés et des droits de l’homme reste au centre des relations internationales.
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