Même si l’annexion par la Russie peut sembler appartenir au passé, la guerre demeure une réalité vivante dans ces territoires. Bien que la reconstruction ait fait son entrée dans la ville de Marioupol, autrefois torturée par le conflit, les difficultés quotidiennes et la peur d’un potentiel retour de l’Ukraine pèsent lourdement sur le moral des résidents prorusses.
Le sol est souillé de deux flaques de sang dans les décombres épars. Un spectacle de destruction témoigne de l’horreur qui vient de frapper le restaurant de Donetsk prénommément « Le Paradis ». La montre arrachée, une paire de lunettes brisées et d’innombrables débris tranchants témoignent des derniers instants des victimes. Deux clients et une serveuse ont perdu la vie, tandis que huit autres personnes ont été blessées.
Il était midi et plusieurs tables du restaurant étaient remplies lorsque deux missiles ont frappé à quelques secondes d’écart. Le bâtiment directement impacté est laissé avec un trou béant, les débris ont déchiqueté les alentours. Une heure après l’attaque, le personnel et les propriétaires du Paradis, la plupart épargnés mais choqués, fumaient en silence. Un homme marmonne, " Pourquoi ? Il n’y avait que des civils ". On nous laisse sous-entendre que l’attaque aurait visé un probeg, un « cortège patriotique ».
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