Une image d’un nourrisson dormant paisiblement, enveloppé dans une grande couverture orange, arrose le réseau social WhatsApp le lundi 13 mai dans la nuit. Youssef, seulement âgé d’une semaine, est né par césarienne le 7 mai dans un hôpital de Rafah à l’extrême sud de la bande de Gaza. Sa mère, Mona Safi, a eu le rare privilège d’une anesthésie malgré les conditions difficiles, relate le père, Mohammed, un dentiste de 30 ans. En pleine détonation des bombes, la famille était contrainte de fuir seulement quelques heures après la naissance. Embarquant dans la voiture du beau-frère, ils partent vers le centre de l’enclave côtière. C’était leur troisième déplacement depuis le début de l’offensive israélienne le 7 octobre 2023, en réponse à une attaque du Hamas.
Mohammed confie que huit personnes s’entassent dans une habitation de 70 mètres carrés. La nourriture est devenue rare et coûteuse depuis que les forces israéliennes ont envahi Rafah. Les poulets et la viande sont introuvables, les fruits sont également épuisés et les légumes sont excessivement chers. L’eau potable est disponible une fois tous les trois jours. Incapable d’allaiter à cause du stress et de la famine, Mona utilise du lait en poudre qui coûte une fortune. La famille espère maintenant que le passage vers l’Égypte rouvre, seule sortie possible de l’enfer de Gaza.
Au début du mois de mai, un vent d’optimisme a soufflé sur les habitants de Gaza. Les négociations avec Israël ont suscité de l’espoir mais ce dernier s’est rapidement évanoui. Les chars israéliens ont détruit le signe "I love Gaza" à l’entrée de Rafah, signalant le début de l’invasion terrestre de la dernière ville de Gaza à ne pas être sous contrôle israélien. Les responsables américains ont cependant déclaré que le chef du Hamas, Yahya Sinouar, n’était pas dans la ville.
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