L’Égypte a annoncé sa possible révocation du traité de paix avec Israël, si ce dernier choisit d’envoyer des troupes à Rafah. Cette ville frontalière densément peuplée est un point de focalisation majeur pour les combats, et une telle action entraînerait vraisemblablement la clôture de l’artère principale d’aide pour le territoire assiégé, selon des sources officielles.
Le conflit entre Israël et le groupe militant palestinien Hamas qui dure depuis quatre mois a conduit à une menace inédite : celle de suspendre les accords de Camp David par l’Égypte. Ce point de stabilité régionale, solide depuis près de demi-siècle, a été mis en doute suite à l’annonce du Premier ministre Benjamin Netanyahu affirmant que des troupes seraient nécessaires à Rafah pour gagner ce combat.
Un afflux massif de réfugiés palestiniens est redouté par l’Égypte, suite à la fuite de plus de la moitié des 2,3 millions d’habitants de Gaza vers Rafah, afin d’échapper aux affrontements dans les autres régions. Les camps de fortune dans les abris de l’ONU près de la frontière sont de plus en plus peuplés.
Face à cette situation préoccupante, des groupes d’aide lancent des avertissements, insistant sur le fait qu’une offensive à Rafah ne ferait qu’aggraver la crise humanitaire à Gaza. Quatre habitants sur cinq ont déjà dû abandonner leur domicile et selon certaines estimations de l’ONU, un quart de la population serait sous la menace de la famine.
Al-Aqsa, la chaîne de télévision du Hamas, a relayé les propos anonymes d’un responsable du Hamas annonçant que toute invasion de Rafah entraînerait une fin immédiate des négociations menées sous la médiation des États-Unis, de l’Égypte et du Qatar. Ceux-ci préconisent un cessez-le-feu et la libération des otages israéliens.
Ue campagne sur le sol de Rafah risquerait de bloquer l’un des seuls chemins d’accès pour l’aide alimentaire et les fournitures médicales dont Gaza a cruellement besoin. Trois responsables ont confirmé les menaces de l’Égypte, sous condition d’anonymat, car ils n’étaient pas habilités à divulguer des informations sur ces négociations sensibles. Des avertissements d’entrée à Rafah avec de graves conséquences ont également été donnés par le Qatar, l’Arabie saoudite et d’autres pays.
Donnez votre avis !