Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, a mis en cause jeudi l’Azerbaïdjan pour ingérence dans les troubles actuels qui secouent la Nouvelle-Calédonie. Ces émeutes sont les plus importantes que l’archipel a connues depuis 1988. Alors qu’on l’interrogeait sur une possible intervention étrangère de la part de l’Azerbaïdjan, de la Russie ou de la Chine, le ministre a affirmé sur France 2 que pour ce qui est de l’Azerbaïdjan, « ce n’est pas un fantasme, c’est une réalité ». Il a également regretté que certains indépendantistes calédoniens aient « fait un deal avec l’Azerbaïdjan ».
Mercredi, l’état d’urgence a été déclaré en Nouvelle-Calédonie et l’utilisation du réseau social TikTok a été interdite, car il était largement utilisé par les émeutiers. Cette restriction intervient parallèlement aux craintes d’une ingérence étrangère et de désinformation sur les réseaux sociaux susceptibles d’aggraver les tensions, comme l’ont indiqué des sources gouvernementales et de sécurité au sujet de pays tels que l’Azerbaïdjan ou la Chine.
Le jeudi, l’Azerbaïdjan a rejeté les accusations « infondées » de la France concernant une ingérence dans les émeutes en Nouvelle-Calédonie, qualifiant ces allégations d’« insultantes ». « Nous rejetons totalement les accusations infondées du ministre français » de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a déclaré la diplomatie azerbaïdjanaise dans un communiqué, niant tout lien avec les leaders indépendantistes de la Nouvelle-Calédonie.
Les tensions se sont intensifiées depuis la signature, en avril, d’un mémorandum de coopération entre le Congrès de Nouvelle-Calédonie et l’Assemblée nationale de l’Azerbaïdjan. L’Azerbaïdjan, qui reproche à la France son soutien à l’Arménie, avait déjà invité à Bakou en juillet 2023 les indépendantistes de Martinique, de Guyane, de Nouvelle-Calédonie et de Polynésie française. Cette conférence a donné naissance au « Groupe d’initiative de Bakou », qui soutient les « mouvements de libération et anticolonialistes français ».
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