Le 8 décembre marque une date historique pour la Syrie. Le régime de Bachar al-Assad, en place depuis 2000, s’est effondré suite à une offensive fulgurante menée par la coalition rebelle dirigée par Hayat Tahrir al-Sham (HTS) à Damas. Les rebelles ont annoncé la fuite du « tyran » à l’étranger, symbolisant potentiellement la fin d’une ère de répression sanglante.
HTS, anciennement connu sous le nom de Front al-Nosra et ex-branche syrienne d’al-Qaïda, est le fer de lance de cette offensive spectaculaire. Abou Mohammad al-Jolani, figure centrale de l’insurrection syrienne, dirige ce groupe islamiste depuis sa création en 2017. Bien que HTS ait officiellement rompu ses liens avec al-Qaïda, il demeure classé comme organisation terroriste par de nombreux pays.
Selon différentes sources, y compris l’Observatoire syrien des droits de l’Homme, plusieurs milliers de combattants bien entraînés ont convergé vers Damas en quelques jours. Supportés logistiquement par la Turquie, ils ont pu faire reculer les forces gouvernementales, libérant des milliers de prisonniers détenus à tort selon les rebelles.
Le renversement d’Assad représente une opportunité et des défis pour la Syrie. Le commandant en chef des Forces démocratiques syriennes salue « un moment historique », proposant de construire une nouvelle Syrie basée sur la démocratie et la justice. Cependant, le passé radical de HTS laisse planer des incertitudes sur l’avenir politique du pays.
Au fil des années, HTS a établi son bastion dans la province d’Idleb, où il a mis en place une administration civile et des services de base, travaillant même avec l’ONU pour administrer l’aide humanitaire à des millions de déplacés. Ce gouvernement autoproclamé est une preuve de l’ambition du groupe de s’établir comme un pouvoir local durable.
La réussite de l’offensive de HTS alimente l’espoir d’une nouvelle ère en Syrie, mais elle suscite également des craintes quant à la stabilité future du pays et l’orientation que prendra ce nouvel ordre. Les mécanismes de gouvernance future et de paix durable restent incertains alors que la communauté internationale surveille attentivement les évolutions sur le terrain.
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