Les techniques d’intervention russe ne sont plus seulement des clichés hérités de l’époque de la Guerre Froide. Pour reprendre l’exemple récent de « mains rouges » peintes sur le Mémorial de la Shoah, les enquêteurs ont rapidement pointé le doigt vers une opération probable du Kremlin, selon les observations de David Colon, professeur d’histoire à l’IEP de Paris, et les commentaires de Jean de Gliniasty, chercheur à l’IRIS et ancien ambassadeur de la France à Moscou.
La Russie semble exploiter sans retenue tous les fronts de tensions existants pour affaiblir les pays de l’OTAN, alliés de Kiev. Le démontrer n’est pas une tâche évidente mais l’agitation sociale constante en France, aggravée par les tensions entre les minorités juive et musulmane, offre un terreau fertile pour les actes de perturbation.
Par ailleurs, le conflit israélo-palestinien est instrumentalisé de manière à semer le doute et l’indignation parmi le grand public. Des actes frais tels que l’attentat du Hamas et la riposte israélienne ont conduit à une augmentation significative des actes antisémites, fournisson le matériau parfait pour alimenter le chaos.
Cependant, les effets de ces actions sont moins une déstabilisation directe qu’une érosion lente et constante de la confiance publique dans le gouvernement et ses institutions. La Russie sait parfaitement que les traces conduisant à elle seront rapidement découvertes et cela fait même partie de sa stratégie, en servant comme déclaration publique de ses capacités de nuisance.
En somme, c’est l’ensemble du système de sécurité et de gouvernance français qui est pris pour cible par ces actions. Les tensions générées par ces actes alimentent l’idée que l’État est incapable de protéger ses citoyens et engendrent un sentiment d’insécurité qui mine la confiance publique à long terme.
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