La décision audacieuse de la police équatorienne de pénétrer dans les locaux de l’ambassade du Mexique pour arrêter un ancien vice-président en fuite continue de secouer la scène internationale. Suite à cet incident, le personnel de l’ambassade et des consulats mexicains est rentré au Mexique, laissant l’Équateur dans une position de plus en plus isolée. Une situation délicate que le président Noboa était manifestement prêt à affronter.
L’Équateur fait face à une série de condamnations venant de l’Union européenne, des Nations unies et de l’Organisation des États américains (OEA), après l’irruption de ses forces de police dans l’ambassade mexicaine pour arrêter l’ancien vice-président, Jorge Glas. D’autres nations amies, dont les États-Unis et l’Argentine, ont elles aussi exprimé leur désapprobation face à l’atteinte à l’inviolabilité des ambassades.
Pour le politologue Gustavo Isch, la décision du président Noboa est un jeu dangereux. Elle risque de dévaloriser l’image de l’Équateur sur la scène internationale, le renvoyant à l’image d’une "république bananière" où la sécurité juridique et les conditions d’investissement ne sont pas fiables. Pourtant, malgré cette condamnation internationale, le soutien intérieur au président Noboa semble toujours fort, d’après le colonel Mario Pazmiño, analyste politique et ex-chef du renseignement des forces armées équatoriennes.
Le président Noboa a pris un pari risqué pour se présenter comme un dirigeant fort, avec l’espoir de gagner le prochain référendum et potentiellement d’être réélu l’année prochaine. Bien que l’état d’urgence et le couvre-feu obligatoire dans les zones les plus touchées par la violence soient levés, l’armée continuera de patrouiller dans les rues du pays suite à la déclaration de conflit interne armé en janvier dernier.
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