Yaya Dillo, l’une des figures de proue de l’opposition tchadienne, a trouvé la mort sous les balles à Ndjamena le mercredi 28 février. Cet acte est vu comme une tentative d’élimination d’un élément perturbateur par l’actuel dirigeant, Mahamat Idriss Déby.
Les premières suppositions autour de la mort de Yaya Dillo ont émergé dans la nuit de mercredi à jeudi juste après l’offensive d’une extrême brutalité menée par les forces de l’ordre sur les locaux de son parti, le Parti socialiste sans frontière (PSF). La déclaration officielle de sa mort a été faite par le procureur Oumar Kebellaye, indiquant qu’il est mort des "suites de ses blessures".
D’ancien rebelle en 2005 à fervent opposant de Idriss Déby et son fils, Mahamat Idriss Déby, Yaya Dillo a su s’imposer dans le paysage politique tchadien au fil des ans. En dépit de son habitude de critiques virulentes et d’actions jugées provocatrices, il était devenu un membre influent du clan des Zaghawas.
Contrairement à son père, tête incontestée du clan Zaghawas, Mahamat, qui a du sang gorane par sa mère, peine à s’affirmer. Il essaie de renforcer son pouvoir en se rapprochant de commandants militaires loyaux et en créant sa propre garde prétorienne.
Il y a deux semaines, Saleh Déby Itno, l’oncle du président de transition, a quitté le parti MPS fondé par son grand frère pour rejoindre officiellement le parti de Yaya Dillo. Un geste qui a accentué davantage la division au sein du clan au pouvoir au Tchad.
Tous les analystes s’accordent à dire que malgré le calme apparent, "la crise causée par le décès de Yaya Dillo est loin d’être terminée". La présidence de Mahamat Idriss Déby en ressort affaiblie du fait des profondes divisions qu’elle va susciter au sein du clan.
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