Après 24 ans de règne, Bachar al-Assad a quitté la Syrie pour se réfugier en Russie. La prise soudaine de Damas par une coalition de rebelles sunnites a initié une nouvelle ère pour le pays. Les forces d’opposition, emmenées par Hayat Tahrir al-Sham et leur chef Abou Mohammed al-Joulani, ont rapidement avancé depuis Idlib jusqu’à la capitale sans rencontrer de résistance significative, marquant un tournant majeur dans l’histoire du Moyen-Orient.
La chute du régime laisse la Syrie divisée entre trois principales factions. Les forces de l’opposition sunnite contrôlent désormais le centre du pays, tandis que les Kurdes dominent le nord-est avec le soutien des États-Unis, et les Alaouites pro-Assad conservent le littoral, soutenus par l’Iran. Les profondes divisions entre ces groupes, accentuées par leurs soutiens extérieurs divergents, font craindre un conflit prolongé rendant incertaine toute stabilité politique à court terme.
La chute d’Assad a des répercussions significatives sur l’ensemble de la région. La Turquie, qui appuie les rebelles sunnites, pourrait accroître son influence en Syrie, exacerbant les tensions avec les forces kurdes. Pour Israël, le bouleversement affaiblit l’axe de résistance irano-syrien, offrant une opportunité stratégique. Cependant, l’Iran émerge comme le grand perdant, avec la perte d’un allié clé et la restriction de ses lignes d’approvisionnement militaires au Hezbollah.
Malgré le soulagement exprimé par une large partie de la population syrienne et de la diaspora, l’avenir reste incertain. L’absence d’un gouvernement unifié et reconnu internationalement complique la levée des sanctions, perpétuant une crise humanitaire sévère dans une économie déjà dévastée. Pendant ce temps, les puissances internationales appellent à éviter le chaos, craignant que la fragmentation ne mène à une intensification des tensions dans toute la région.
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