Sergueï Choïgou, après douze années de service indéfectible, a été récemment démis de ses fonctions de ministre de la Défense russe. Un remaniement surprise orchestré par le président Vladimir Poutine. Ce choix stratégique intervient dans un climat particulier, marqué par plus de deux ans de conflit en Ukraine et une montée récente des tensions en région de Kharkiv.
Le licenciement de Choïgou est survenu dans un contexte de corruption d’état. En avril dernier, l’arrestation du ministre adjoint à la défense Timur Vadimovich Ivanov pour corruption présumée avait déjà ébranlé le Kremlin. Proche allié de Choïgou, Ivanov a été accusé de corruption majeure. Ceci a abouti à des allégations sur les réseaux sociaux associant également Sergueï Choïgou à des détournements de fonds.
Ce délogement inattendu a provoqué des remous au sein de l’opinion publique internationale. Le ministre de la Défense britannique Grant Shapps est même allé jusqu’à accuser publiquement Choïgou d’être responsable des pertes humaines de la guerre en Ukraine.
Mais pour Tatiana Kastoueva-Jean, experte en politique intérieure et étrangère russe, le licenciement de Sergueï Choïgou n’est pas le fait majeur. L’arrivée de Andreï Belooussov à ce poste pourrait s’avérer plus significative. Cet ancien ministre de l’Économie et fidèle conseiller présidentiel a pour mission d’intégrer davantage l’économie dans la guerre.
Même si Sergueï Choïgou n’est plus ministre de la défense, il reste présent sur l’échiquier politique russe. Nommé secrétaire du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie, un poste consultatif auprès du président, il conserve une place au coeur du Kremlin.
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