Le mercredi dernier, après avoir pris le contrôle du plus grand point de passage frontalier à Rafah en Egypte, l’armée israélienne a directement ciblé et frappé la bande de Gaza. Israël a rejeté une proposition de trêve le jour précédent, une offre qui avait été approuvée par le Hamas. La proposition comprenait un retrait israélien du territoire et un échange de prisonniers et otages palestiniens. Néanmoins, l’État hébreu continue d’affirmer qu’il souhaite négocier.
La question demeure : cette agression représente-t-elle le prélude à une large opération militaire israélienne à Rafah ? Ou est-ce une stratégie pour faire fléchir le Hamas sur la question des otages une fois pour toutes ? Rafah est un district densément peuplé et abrite environ 1,4 million de Palestiniens. Depuis le début de l’offensive israélienne à Gaza en octobre, la population de Rafah a été multipliée par six.
Depuis des semaines, les alliés d’Israël, avec les États-Unis en tête, ont essayé de persuader l’État hébreu d’abandonner son projet d’une attaque massive à Rafah, mettant en avant le risque d’une autre tragédie humanitaire. Cependant, en dépit de ces pressions, Israël a rejeté une proposition de cessez-le-feu le 7 mai, une proposition au préalable négociée au Caire et acceptée par le Hamas.
Le refus de cette proposition qui visait à mettre fin à l’opération israélienne à Gaza et à organiser un échange de prisonniers, est une illustration de la position dure d’Israël à l’égard des négociations. L’intensification des pressions internationales et l’opposition croissante au sein même d’Israël à la stratégie du gouvernement risquent de faire basculer la situation politique. Un récent sondage de la chaîne israélienne Channel 12 indique que 58% des israéliens soutiennent l’idée d’une démission immédiate du premier ministre Benjamin Netanyahu. Ce blocage des négociations pour le cessez-le-feu à Gaza met en relief les défis politiques et diplomatiques rencontrés par l’État hébreu.
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