Le président sud-coréen Yoon Suk-yeol a déclenché une onde de choc en proclamant la loi martiale dans une allocution télévisée inattendue le 3 décembre 2024. Cette décision, justifiée par le chef d’État comme une nécessité pour protéger le pays des ’forces communistes nord-coréennes’ et ’hostiles à l’État’, arrive sur fond de tensions politiques exacerbées.
En réponse, le chef de l’opposition, Lee Jae-myung, a fermement condamné l’initiative présidentielle, la qualifiant d’’illégale et inconstitutionnelle’. Il a exhorté la population à manifester devant le Parlement, affirmant que le pays courait le risque de basculer sous un régime militaire autoritaire. Près de 200 députés du Parti démocrate, majoritaires à l’Assemblée, ont voté pour le retrait de cette loi martiale, rendant la situation confuse.
L’annonce de la loi martiale survient alors que le gouvernement parie sur des négociations budgétaires tendues avec le Parti démocrate. En effet, récemment, une proposition de budget a été votée par l’opposition, restreignant considérablement les dépenses envisagées par l’administration actuelle. Yoon Suk-yeol accuse le principal parti d’opposition de vouloir paralyser l’État pour protéger ses intérêts particuliers.
Le suffoquement politique en Corée du Sud n’a pas échappé à la communauté internationale : la Chine conseille à ses ressortissants de faire preuve de prudence, tandis que les États-Unis et le Royaume-Uni suivent de près l’évolution de la situation. L’instabilité actuelle pourrait avoir des répercussions significatives sur la diplomatie régionale, notamment vis-à-vis de la Corée du Nord.
La proclamation de la loi martiale par Yoon Suk-yeol est un geste sans précédent qui pourrait modifier durablement le paysage politique sud-coréen. Alors que l’opposition et de nombreux observateurs qualifient cette décision de dérive autoritaire, le pays entre dans une période d’incertitude où l’équilibre des pouvoirs est profondément ébranlé.
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