Khagendra Khatri, un citoyen népalais aspirant à un avenir meilleur, s’est lancé dans un périple vers Moscou, trompé par la promesse d’un travail stable et bien rémunéré en tant que cuisinier. Comme lui, 52 autres Népalais ont quitté leur foyer à la recherche d’une nouvelle vie, inconscients du destin tragique qui les attendait.
Initialement convaincu qu’il travaillerait derrière les lignes de front du conflit russo-ukrainien, Khatri s’est rapidement retrouvé dans un camp d’entraînement, un fusil à la main. Ce n’est qu’à ce stade qu’il a réalisé qu’il était enrôlé comme soldat pour un combat auquel il n’avait jamais consenti. La manipulation orchestrée par des recruteurs sans scrupules a piégé ces Népalais dans une réalité militaire qui n’était guère la leur.
Avec le soutien d’un soldat compatissant, Khatri et six de ses compatriotes ont réussi à fuir à travers les forêts enneigées de Russie, affrontant la peur du gel et des animaux sauvages. Après une épopée de 16 heures, l’intervention d’un chauffeur russe bienveillant leur a permis de retourner à Moscou en sécurité. Aujourd’hui, de retour au Népal, Khatri essaie de rembourser une dette de plus de 7 700 USD, tout en ruminant son avenir qui s’annonçait prometteur.
Le cas de Khatri n’est pas isolé. On estime que plusieurs milliers de Népalais ont rejoint les rangs de l’armée russe, trompés ou contraints, avec à ce jour au moins 44 morts et six captifs en Ukraine. Ce recrutement illégal est orchestré par un réseau de trafiquants, parmi lesquels certains ont été arrêtés mais peu ont été condamnés.
Khatri exprime aujourd’hui ses craintes légitimes de reprendre le chemin de l’étranger. Pourtant, l’impasse économique au Népal pousse bon nombre de ses compatriotes à prendre des risques similaires. La tragédie de ces travailleurs migrants met en lumière la nécessité d’une meilleure régulation et de protections pour éviter que de tels périples ne se concluent de manière tragique.
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