Depuis le 10 mai, aux premières lueurs de l’aube, dans la direction nord de la ville ukrainienne de Kharkiv, l’armée russe poursuit son opération d’attaque. À l’issue de trois jours de bombardements acharnés et de farouches combats, l’armée russe a réussi à tracer deux poches le long de la frontière, englobant approximativement 130 km2. Cependant, son avancée n’excède pas 8 km en profondeur et n’a pas réussi à fracasser la ligne de défense principale protégeant Kharkiv, qui abrite toujours une population de 1,3 million, d’après les données fournies par le gouverneur de la région, Oleh Synehoubov.
Dans un communiqué publié le lundi 13 mai sur Facebook, l’état-major ukrainien a admis la réalisation de quelques succès tactiques par l’ennemi. Même en pleine journée du dimanche précédent, Oleksandr Syrsky, le commandant en chef des forces armées, avait reconnu une nette dégradation de la situation au nord de Kharkiv mais restait ferme en affirmant connaître les plans de l’ennemi et avoir une réaction flexible face à toutes ses manœuvres.
Néanmoins, pas tous ne sont convaincus par la capacité de l’armée ukrainienne à anticiper les assauts de l’ennemi. Denis Yaroslavsky, un combattant ukrainien du 1er bataillon mixte de la 57e brigade à Vovtchansk, rapportait via Facebook le début des combats en ville et une tentative d’encerclement en cours, dénonçant surtout l’absence de fortifications adéquates et de mines défensives, preuve de corruption et d’impréparation du côté ukrainien.
Depuis plusieurs semaines, les autorités ukrainiennes avertissaient sur une possible progression en direction de Kharkiv tout en rassurant que les troupes russes ne pourraient ni prendre ni encercler la deuxième ville du pays. Cependant, l’ouverture du nouveau front russe a déjà contraint plus de 4000 civils ukrainiens à quitter leurs foyers. Vovtchansk, la principale agglomération visée par l’armée russe et qui était peuplée de 18 000 habitants en 2021, a, en l’espace de trois jours, subi des dégâts décuplant largement ceux infligés lors de son occupation par les forces russes durant les six premiers mois du conflit.
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