La plus massive fraude financière jamais documentée au Vietnam a été une nouvelle fois mise en lumière. À la suite d’un mois d’audience, 85 individus ont été condamnés, dont Truong My Lan, la créatrice de l’entreprise fautive, qui a été condamnée à mort. Cette sentence n’a guère surpris les habitants locaux du fait de la rigueur de la législation financière de Hanoï, mais elle a provoqué un choc culturel en Occident. Cette richissime femme d’affaires a détourné une somme colossale de 12,46 milliards de dollars, selon les rapports de CNN et Reuters.
Truong My Lan, native de Hô Chi Minh, a créé en 1992 une entreprise immobilière nommée Van Thinh Phat. C’est cette dernière qui est tenue responsable du détournement de plus de 304 000 milliards de dongs (soit 12,46 milliards de dollars) de la Saigon Joint Stock Commercial Bank (SCB), le principal prêteur privé du Vietnam. Ces fonds ont été détournés par le biais de multiples prêts illégaux obtenus par des sociétés fictives, prévus initialement pour financer des projets immobiliers qui n’ont jamais été réalisés et qui ont mis la SCB em financière délicate.
Pour obtenir ces prêts massifs, Truong My Lan a également été reconnue coupable de corruption. La milliardaire a soudoyé des représentants publics pour convaincre les autorités de "fermer les yeux" sur les agissements de son entreprise et de la SCB. Elle aurait versé 5,2 millions de dollars à un inspecteur principal de la banque centrale, Do Thi Nhan - qui a également été condamné à une peine d’emprisonnement à perpétuité lors de ce procès.
Malgré son plaidoyer d’innocence, Truong My Lan a été reconnue coupable et condamnée à mort pour « détournement de fonds », à 20 ans de prison pour « corruption » et à 20 ans de prison encore pour « infractions aux réglementations bancaires ». Son avocat a annoncé son intention de faire appel du verdict auprès de Reuters. Par ailleurs, ses 84 coaccusés ont reçu des sentences allant de trois ans de probation à l’emprisonnement à vie. Parmi eux, le mari de Truong My Lan, un business man hongkongais nommé Eric Chu, qui a écopé de neuf années d’emprisonnement et sa nièce a été condamnée à passer 17 ans en prison.
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