La récente décision du Sénat français de rejeté l’accord de libre-échange CETA, conclu entre l’Union européenne et le Canada en 2016, n’a pas suscité de réaction officielle audible du gouvernement canadien. Justin Trudeau, le Premier ministre canadien n’a pas souhaité exprimer son avis sur cette décision.
Le ministère des Affaires étrangères canadien a publié une brève déclaration affirmant que "le Canada et la France ont des liens étroits. Les entreprises et les travailleurs des deux pays continueront à bénéficier de l’application provisoire du CETA en France". Cette euphémie diplomatique semble être conçue pour éviter de compliquer la situation pour le président français Emmanuel Macron, qui est mis en difficulté par ce vote qui menace à terme la ratification définitive du traité.
Les autorités canadiennes et les médias locaux ont pour l’instant choisi de voir le rejet sénatorial comme le reflet du "climat électoral français". L’opposition au texte semble dirigée moins contre le Canada lui-même que contre le contexte politique français, avec une coalition hétéroclite allant du Parti communiste à la droite politique et alimentée par le lobby agricole français.
Néanmoins, certains qui ont suivi le débat au Sénat sont restés "sous le choc", comme c’est le cas de Richard Ouellet, expert en questions de mondialisation économique à l’Université Laval, à Québec. Selon lui, le rejet massif du CETA par le Sénat est une "insulte au Canada et à la vérité".
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