Le ministère du Commerce turc a franchi le 2 mai dernier une étape cruciale, marquant une détérioration flagrante dans les relations entre Ankara et Tel Aviv. Un bref communiqué a annoncé la suspension des importations et des exportations avec Israël pour protester contre l’offensive de Netanyahu à Gaza, mettant en péril la vie d’un million de personnes par la famine.
Depuis l’attaque du 7 octobre par le Hamas, la position de la Turquie devenait de plus en plus compliquée à maintenir. Malgré le récent soutien de la cause palestinienne par leur président Erdogan, la contradiction entre les discours et les actions s’intensifiait, étant donné que le commerce avec Israël continuait malgré tout, ce qui a reçu de nombreuses critiques.
La mesure de suspension commerciale annoncée restera en vigueur "jusqu’à ce que le gouvernement israélien autorise un flux ininterrompu d’aide humanitaire vers Gaza" a précisé le ministère du Commerce turc. L’année dernière, les échanges commerciaux entre les deux pays s’élevaient à près de 7 milliards de dollars, mettant la Turquie en cinquième position parmi les fournisseurs d’Israël.
La suspension du commerce serait effectivement un coup dur pour les fournisseurs turcs. Dans les ports turcs, toutes les marchandises en destination d’Israël sont bloquées et aucuns produits en provenance de l’État hébreu ne sont déchargés. Cependant, selon Dan Catarivas, président de la fédération des chambres de commerces bi-nationale en Israël, Israël pourra aisément remplacer les produits venus de Turquie ou trouver d’autres moyens de contourner le problème.
La Turquie n’a pas mentionné si cette mesure affecterait les livraisons de pétrole azerbaïdjanais qui jusqu’à maintenant transitent par les ports turcs de la Méditerranée. Ce pétrole représente un tiers des besoins d’Israël.
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