En l’espace de dix jours, la Syrie vient de vivre un bouleversement politique majeur. Les rebelles syriens, conduits par le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS), ont pris le contrôle de la capitale Damas, forçant le président Bachar al-Assad à quitter le pays. Le succès de cette offensive repose en partie sur la désorganisation des alliés traditionnels du régime, dont la Russie et le Hezbollah libanais.
À l’annonce de la fuite d’Assad, la capitale syrienne a été le théâtre de scènes de joie spontanées. Les habitants de Damas ont envahi les rues, certains se regroupant sur la place des Omeyyades pour piétiner la statue de Hafez al-Assad, symbole de plusieurs décennies de dictature.
Les réactions internationales ne se sont pas fait attendre. Anwar Gargash, conseiller du président des Émirats arabes unis, a appelé les Syriens à éviter un nouvel épisode de chaos, exhortant à la coopération pour établir une transition pacifique. Le président américain Joe Biden, de son côté, suit de près ces développements qualifiés d’« événements extraordinaires ».
La chute rapide du régime Assad interroge sur l’équilibre des forces dans la région. La Russie, fortement investie en Syrie, voit son influence tangiblement diminuée, affectée également par le conflit en Ukraine. L’Iran et le Hezbollah, quant à eux, risquent de perdre un allié stratégique majeur.
Le Premier ministre syrien, Mohamed al-Jalali, a exprimé sa volonté de coopérer avec un nouveau leadership que choisiront les Syriens, signifiant une potentielle ouverture politique. Les Kurdes, par l’intermédiaire de leur commandant en chef Mazloum Abdi, saluent un moment historique et saisissent l’opportunité pour promouvoir une Syrie plus démocratique.
Cet événement marque la fin d’une ère et laisse entrevoir une période d’incertitude mais aussi d’espoir pour la Syrie, qui doit désormais relever le défi de sa reconstruction politique et sociale.
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