Les organisations humanitaires avaient sonné l’alarme dès janvier au sujet du désordre croissant que l’armée israélienne permettait de s’installer dans la région assiégée de Gaza. L’intensité de la situation a été confirmée suite à une distribution d’aide humanitaire le jeudi 29 février, orchestrée par l’armée, qui a viré en émeute de la faim avec plusieurs morts et blessés.
Face à cette crise, le Président français Emmanuel Macron a appelé à « une enquête indépendante » et a fermement condamné ces tirs. De la même façon, Stéphane Séjourné, ministre de l’Europe et des affaires étrangères, a qualifié l’émeute sur France Inter comme étant « indéfendable » et « injustifiable ».
Le convoi a été affrété sans consultation préalable avec les agences des Nations unies, ni avec l’administration civile de Gaza, considérée par Israël comme alliée du Hamas. Sans coordination adéquate, la rumeur d’une distribution imminente a mené à un chaos total. Des milliers de personnes, affamées, se sont précipitées sur les camions, créant une scène de désespoir et de confusion.
Le ministère de la santé local, contrôlé par le Hamas, avance un bilan tragique : 112 morts et 760 blessés. Des vidéos amateurs diffusées par Al-Jazira montrent un public en panique alors que des coups de feu retentissent. L’armée israélienne qui était postée aux abords de la route pour « sécuriser un corridor », est accusé d’avoir ouvert le feu sur la foule.
L’armée israélienne nie toute responsabilité dans cette tragédie, mentionnant plutôt une bousculade meurtrière parmi la foule. Pourtant, elle admet que ses soldats ont tiré sur des Gazaouis qui s’approchaient de leurs positions. Le directeur par intérim de l’hôpital Al-Awda, le Dr Mohammed Salha, conteste cette version. Il parle plutôt de « blessures par balles » observées sur ses patients.
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