Une révolution rugissante s’est mise en marche le week-end dernier alors que des dizaines de milliers de motards sont sortis dans les rues à travers toute la France. Leur contestation ? L’imposition controversée du contrôle technique obligatoire des motos, scooters et quads, débutant lundi dernier. Cette mesure, qui aspire à renforcer la sécurité, a été qualifiée d’"injuste" et de "racket" par ces motards farouchement en opposition. Selon la Fédération française des motards en colère (FFMC), près de 10 000 motards ont défilé à Paris, bien que le ministère de l’Intérieur estime ce chiffre à 7 000.
De Strasbourg à Brest et de Calais à Perpignan, les motards se sont mobilisés en masse, avec soixante défilés répertoriés sur le site web de la FFMC. Le ministère de l’intérieur a fait état d’une mobilisation totale de 38 000 manifestants sur deux roues à travers le pays. Ce nouveau contrôle technique impliquera que les scooters, motos, tricycles et voiturettes, qui jusqu’à présent étaient exemptés de cette mesure instaurée pour les voitures en 1992, devront passer par 78 points de contrôle.
Malgré l’activation de cette directive européenne de 2014, visant à augmenter la sécurité et réduire la pollution, après un long combat de dix ans ponctué de nombreux recours, la mesure continue de provoquer de vives réactions de la part des motards de France. Une requête de "moratoire" sur ce contrôle technique a même été demandée par 27 députés du parti majoritaire, y compris Sacha Houlié, le président de la commission des Lois, qui n’a pour l’instant reçu aucune réponse du ministère des Transports. Parallèlement, des députés RN ont également exigé l’abolition du contrôle, critiquant une "obstination technocratique".
Depuis l’officialisation du contrôle en octobre 2023, les centres de contrôle technique ont dû intensifier leurs efforts pour obtenir l’agrément requis. Selon la fédération du contrôle technique, la moitié des centres sont prêts, soit environ 3000 contrôleurs. En France, tous les véhicules de catégorie L doivent désormais être examinés tous les trois ans. Les conducteurs qui n’ont pas de contrôle technique valide sont passibles d’une amende de 135 euros ou d’une immobilisation du véhicule. Malgré cela, la question de la légalité de cette réglementation a été soulevée.
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