Cyril Hanouna, animateur emblématique de l’émission "Touche pas à mon poste" (TPMP) sur C8, est jugé pour des propos tenus en novembre 2022, à l’encontre du député La France insoumise, Louis Boyard. Les termes utilisés lors de l’émission, tels que « espèce d’abruti » et « bouffon, va », ont valu à Hanouna une comparution devant le tribunal correctionnel de Paris, où il encourt une amende de 12 000 euros pour injures publiques envers une personne chargée d’une mission de service public.
Le procès Hanouna-Boyard soulève une question fondamentale : les limites de la liberté d’expression sur le plateau de télévision. Pour Louis Boyard, ancien chroniqueur de TPMP et actuel député, les insultes dépassent le simple cadre médiatique et visent à le diminuer en tant qu’élu de la nation critique envers des figures influentes telles que Vincent Bolloré, propriétaire du groupe Canal+ auquel appartient C8. L’affaire a déjà coûté à la chaîne une amende record de 3,5 millions d’euros infligée par l’Arcom, qui a jugé que les propos portaient atteinte aux droits et à l’honneur de Boyard.
À l’audience, Louis Boyard, seul présent, a défendu la gravité des insultes reçues, y voyant une tentative de censure de ses prises de position politiques. En face, la défense de Hanouna, représentée par Me Stéphane Hasbanian, a dénoncé un « coup médiatique » et soutient que les propos ne visaient pas le député en sa qualité d’élu.
Le tribunal a mis son jugement en délibéré pour le 20 février 2025. Quelle que soit l’issue, l’affaire continue de soulever le débat sur la responsabilité des figures médiatiques face aux élus dans le cadre public. Cette réflexion se fera d’autant plus pressante dans un paysage médiatique où la séparation entre espace d’opinion et débat démocratique devient de plus en plus floue.
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