L’enquête concernant plusieurs héritiers de la famille Mulliez, propriétaire de grandes entreprises comme Auchan, Leroy Merlin et Décathlon, a débuté après une plainte déposée par un ex-membre de la famille en 2012. Ce dernier a accusé le groupe de prêts très élevés sans documents écrits ni intérêts, accordés à des entités étrangères et des individus à travers des sociétés civiles personnelles ou familiales.
Selon l’accusateur, les prêts en question, qui sont dépourvus d’explication apparente, seraient une violation de confiance, en ne respectant pas l’égalité entre les associés. L’enquête judiciaire est en cours pour faire la lumière sur ces transactions, qui pourraient également être le moyen pour des entités françaises de minimiser leurs impôts en tirant profit de dividendes à l’étranger, pouvant constituer des cas de fraude fiscale aggravée ou de blanchiment de fraude fiscale aggravée.
En 2019, deux membres de la famille Mulliez, Jérôme et Thierry, ont été mis en examen pour abus de confiance et blanchiment de fraude fiscale dans le cadre de cette enquête conduite par un juge financier à Paris. Trois organisations financières liées à la famille ont également été impliquées dans cette affaire pour blanchiment aggravé de fraude fiscale en janvier 2023.
Malgré l’accent mis sur les structures commerciales et holdings de la famille Mulliez plutôt que des comportements individuels, selon une source proche du dossier, l’Association Familiale Mulliez (AFM) a déclaré à l’AFP être "totalement sereine" concernant cette procédure, qu’elle juge sans fondement. Les transactions examinées, dont l’unique but est selon elle la diversification des investissements à l’étranger, sont parfaitement légales, assure l’association. L’AFM prétend que les flux financiers sont entièrement transparents et sont faits dans l’intérêt du développement économique, niant toute recherche ou réalisation de bénéfice fiscal.
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