Le samedi 6 avril a marqué la chute de l’ancienne juge Hélène Gerhards. Épinglée pour 11 chefs d’accusation, elle a été incarcérée à la suite d’une enquête révélant ses supposés liens avec la mafia corse. Ayant présidé la cour d’assises du Lot-et-Garonne jusqu’en janvier 2023, Gerhards est accusée de crimes commis entre les années 2008 et 2022, en particulier durant son service en tant que juge d’instruction en Corse de 2010 à 2016.
Face à ces allégations, la magistrate a dans un premier temps nié toute infraction et tout manquement à ses obligations professionnelles durant ses auditions en garde à vue. Cependant, elle a finalement admis avoir procédé à une consultation illégale de données au bénéfice d’un individu ayant une réputation défavorable. On estime à plus de 120 000 euros le montant total des fonds détournés.
Diverses infractions lui sont reprochées, parmi lesquelles l’usage de faux en écriture publique, l’association de malfaiteurs, le blanchiment d’argent, la construction sans permis et la complicité de violation du secret professionnel.
L’enquête a dévoilé que la ex-juge était propriétaire d’une villa luxueuse près de la mer, comprenant une piscine, un spa et un pool house. Des échanges suspects avec Johann Carta, membre influent de la mafia locale, ont aussi été découverts. La villa aurait même été utilisée comme lieu d’hébergement sur Airbnb. La juge aurait alors profité de sa position pour établir de fausses ordonnances en vue d’obtenir des fonds pour des expertises fictives.
Les avocats de la défense, estimant que la procédure à l’encontre de leur cliente a été menée exclusivement à charge, ont nié l’ensemble des faits reprochés et dénoncent un acharnement systématique depuis trois années. Ils soupçonnent même un éventuel règlement de comptes au sein de la magistrature.
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