La Cour de Cassation s’embarque dans un voyage judiciaire à travers le temps alors qu’elle examine la possibilité de rétablir l’honneur de Jacques Fesch, un homme guillotiné en 1957 pour l’assassinat d’un policier. Soixante-sept ans après la sanction fatale, Gérard, le fils de Fesch, implore la justice de réhabiliter son père. Cette procédure singulière, à examiner devant la chambre criminelle, aurait une portée symbolique capitale pour le requérant de 69 ans.
À noter que la Cour ne se penchera pas sur le verdict de culpabilité du condamné car ce n’est pas dans sa juridiction. L’objectif est de déterminer si le comportement exemplaire de Fesch en détention est suffisant pour effacer sa condamnation. Selon Me Patrice Spinosi, le conseil du requérant, cette procédure pourrait être perçue comme un "pardon républicain".
Le comportement de Fesch a connu une métamorphose notable en prison. Cet homme jadis décrit comme "vantard", "immature" et "incapable de distinguer le bien du mal" est devenu un être profondément pieux durant sa détention, écrivant un livre intitulé "Dans cinq heures, je verrai Jésus". Un procès en béatification a même été ouvert, faisant de lui un "modèle de rédemption".
Cependant, la procédure est loin d’être simple. Normalement, les procédures de réhabilitation s’appuient sur la manière dont le condamné s’est comporté après sa condamnation, mais dans le cas de Fesch, guillotiné trois ans après son crime, cette opportunité de faire ses preuves après la peine n’existe pas. L’avocat général, dans son avis, n’est pas favorable à cette réhabilitation, malgré la conduite irréprochable de Fesch en détention. Gérard Fesch, quant à lui, attend avec appréhension le verdict de la justice, espérant que le parcours de son père soit reconnu et honoré.
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