Pour commémorer le premier anniversaire de la mort de Nahel, un jeune homme abattu par un policier à Nanterre, près de mille personnes se sont rassemblées le samedi à 14h30. Le cortège silencieux est parti pour rejoindre la place Nelson Mandela, où Nahel a perdu la vie. En tête de la marche, une dizaine d’amis entouraient sa mère, Mounia Merzouk, portant une banderole revendiquant « Justice pour Nahel et pour tous les autres ».
Mounia Merzouk, visible très émue, a remercié les participants et a évoqué la mémoire de son fils jovial et serviable, surnommé « oui, oui » car il ne savait pas dire non. « Moi quand je rentre chez moi, j’ai plus personne, j’ai plus mon bébé », a-t-elle confié, avant de réclamer que justice soit rendue. Elle a mis l’accent sur la valeur de la vie des enfants des quartiers, soulignant que, même en cas de délit, une balle mortelle est impardonnable.
Fatma, militante du collectif Urgence Palestine du 18e arrondissement de Paris, est venue à Nanterre pour empêcher l’oubli. Elle a exprimé son désarroi devant l’absence de procès et la liberté du policier auteur du tir, tandis que Nahel ne reviendra pas. Bouna Mbaye, 33 ans, a partagé ce sentiment, dénonçant les violences policières ciblant principalement certaines communautés.
À la veille des élections législatives, les manifestants avaient également la politique en tête. Messaouda, une éducatrice venue de Lyon, a exprimé ses craintes face à la montée du fascisme et une répression policière croissante. Mounia Merzouk a appelé les jeunes à se mobiliser, insistant sur l’importance de protéger leurs enfants. La marche s’est conclue paisiblement vers 16h30, résonnant des slogans « Justice pour Nahel ! » et « Pas de justice, pas de paix ! ».
Nahel est mort le 27 juin 2023, tué à bout portant par un policier motocycliste après un refus d’obtempérer. L’auteur du tir, Florian M., a été mis en examen pour meurtre et incarcéré pendant cinq mois avant d’être libéré sous contrôle judiciaire. Une reconstitution des faits a eu lieu le 5 mai dernier afin de clarifier les circonstances du drame.
La mort de Nahel a déclenché des émeutes massives à travers la France, avec de nombreux bâtiments publics attaqués et des magasins pillés. Le Sénat a estimé les dégâts à un milliard d’euros, soulignant l’ampleur exceptionnelle de ces troubles.
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