D’après une source policière haut placée, les résultats de l’opération "Place nette XXL", visant à démanteler les trafics de stupéfiants dans certains quartiers, sont loin d’être convaincants. Le discours du ministère de l’Intérieur, qui met en avant le nombre élevé d’arrestations et de saisies d’armes et d’argent, contraste fortement avec cette perception.
Même si le chiffre de 867 arrestations durant la dernière semaine peut paraître impressionnant, il n’est pas exceptionnel. En fait, le nombre moyen d’arrestations hebdomadaire pour trafic de stupéfiants en 2023 était de 924. De plus, les travailleurs de terrain s’accordent à dire que la nature abhorre le vide, et que ces opérations laissent souvent place à la reconstitution rapide des réseaux de trafiquants.
La quantité de stupéfiants saisie durant ces opérations est également critiquée. Malgré la communication autour de la saisie de plusieurs kilos de cannabis et d’héroïne, ces chiffres sont insignifiants pour les gros trafiquants, qui gèrent parfois plusieurs centaines de kilos de cocaïne.
Les services locaux ont été pressés de conclure hâtivement leurs enquêtes en cours pour préparer cette vague d’interpellations. Selon quelques enquêteurs, ce manque de temps pour collecter des preuves solides pourrait mener à des condamnations insuffisantes.
L’Association française des magistrats instructeurs (AFMI) rejoint ces critiques en soulignant que l’approche ponctuelle de la lutte contre le narcotrafic est insuffisante. Pour être efficaces, ces actions doivent s’accompagner d’une réflexion approfondie et de solutions à long terme.
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