Le lundi 22 avril marque un tournant juridique clé ; l’ouverture du procès en appel pour deux individus, proches de l’auteur de l’attentat meurtrier de Nice en 2016. Cette attaque mortelle, réalisée avec un camion-bélier sur la promenade des Anglais, a fait 86 victimes. Le procès se tient devant la cour d’assises spéciale de Paris.
Les hommes sur le banc des accusés sont Mohamed Ghraieb, un Franco-Tunisien de 48 ans, et Chokri Chafroud, un Tunisien de 44 ans. Ces deux individus sont les seuls parmi les huit co-accusés en première instance à avoir fait appel. Ces derniers ont été condamnés à 18 ans de réclusion pour participation à une association de malfaiteurs terroriste criminelle. Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, le chauffeur tunisien de 31 ans à l’origine de l’attentat, a été neutralisé par la police le jour de l’attaque.
« Les victimes attendent principalement que la cour d’appel confirme les condamnations, voire aille au-delà concernant le quantum des peines », exprime l’avocate Olivia Chalus-Penochet, représentante de plusieurs parties civiles. Parmi plus de 2 500 personnes qui se sont constituées parties civiles, 230 envisagent de prendre la parole pendant le procès. Notamment, neuf mineurs feront pour la première fois part de leur expérience lors de cette procédure judiciaire.
Selon le verdict de la cour de première instance, Mohamed Ghraieb et Chokri Chafroud ont contribué au plan criminel de Bouhlel, y compris en l’accompagnant dans son camion quelques jours avant l’attentat. Cependant, les accusés ont incessamment protesté leur innocence, clamant leur ignorance des plans criminels de l’assaillant. Leurs représentants légaux ont informé l’AFP d’une plaidoirie en faveur de l’acquittement.
Avant l’attaque, Bouhlel était plutôt connu pour des violences commises, en particulier à l’encontre de son épouse, plutôt que pour un lien direct avec la mouvance djihadiste. L’organisation Etat islamique a revendiqué l’attaque deux jours après sa réalisation. Néanmoins, l’enquête n’a pu établir de lien manifeste entre l’attentat et l’organisation terroriste.
Le processus judiciaire est prévu jusqu’au 14 juin, une conclusion attendue pour faire pleinement justice à une tragédie qui a ébranlé la nation.
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