Actrice césarisée et engagée, Sara Forestier a récemment bravé le silence pour dénoncer les violences qu’elle a subies sur les plateaux de tournage. Une voix qui dérange dans un milieu où les abus peuvent facilement être tus ou minimisés, comme elle l’explique à l’issue de son audition devant la Commission d’enquête sur les violences dans les métiers du cinéma et de la culture, présidée par Sandrine Rousseau.
Sara Forestier a fait ses débuts à l’âge seulement de 13 ans, confrontée à des attentes inappropriées dès son premier casting. Victime de harcèlement sexuel sur le tournage de L’Esquive, elle révèle un environnement toxique où, à 15 ans, un membre de l’équipe lui a fait des avances déplacées, tout juste interrompues par un autre régisseur ayant constaté leur caractère malsain. Ses souvenirs douloureux comprennent également une blessure accidentelle à la main, occasion qui a pourtant été perçue par le réalisateur comme une opportunité pour accroître l’intensité d’une scène.
Mais c’est l’incident survenu lors du tournage de Bonhomme en 2017 qui cristallise le traumatisme de l’actrice. Sara Forestier affirme avoir reçu une violente gifle de la part de Nicolas Duvauchelle, son partenaire à l’écran, un geste qu’il nie, alimentant une controverse médiatique qui a profondément affecté sa vie professionnelle et personnelle. Confrontée à ces accusations renversées, Sara Forestier a quitté le projet, perdant ainsi plusieurs opportunités de travail.
Les conséquences de cet événement ne se sont pas limitées au domaine professionnel. En effet, l’actrice a confié avoir fait face à de sérieuses difficultés financières, perdant des contrats et des rôles déjà signés. Ce déclin a contribué à des problèmes de santé, témoignant de son état physique déplorable à la période la plus sombre de cette crise.
La démarche de Sara Forestier auprès de la Commission d’enquête révèle une volonté de changement et de mise en lumière des comportements problématiques dans l’industrie du cinéma. À travers ses prises de parole, elle espère inciter d’autres victimes à s’exprimer et les autorités à prendre les mesures nécessaires pour garantir la sécurité et le respect sur tous les plateaux. Le témoignage de Sara Forestier remet en question les structures de pouvoir immergées et exhorte à une refonte des dynamiques professionnelles au sein de l’industrie culturelle.
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