Le gouvernement semble naviguer en eaux déjà connues. Après une année de difficultés dans la réforme des systèmes de retraite, il se retrouve dans une situation similaire avec l’assurance-chômage. Dans une interview donnée à BFM-TV le jeudi 18 avril, le Premier ministre Gabriel Attal a donné des indications sur son approche prévisionnelle.
Trois manœuvres peuvent être employées pour imposer de nouvelles restrictions aux demandeurs d’emploi. La durée de l’indemnisation (actuellement de dix-huit mois pour les personnes de moins de 53 ans, plus longue pour les seniors), le temps de travail nécessaire pour bénéficier d’une allocation (la période d’affiliation) et le montant de l’allocation, qui pourraient tous être redéfinis. Le Premier ministre a exprimé une préférence marquée pour la deuxième option.
A l’heure actuelle, il est nécessaire d’avoir travaillé six des vingt-quatre derniers mois pour avoir accès à une allocation. Attal a exprimé moins d’intérêt à modifier le régime pour ceux qui ont travaillé toute leur vie et qui se retrouvent licenciés, mais vise plutôt ceux qui organisent des enchaînements de contrats courts pour bénéficier du chômage. Ces déclarations suggèrent une légère réorientation du discours actuel, qui avait antérieurement suggéré la réduction de la durée de l’indemnisation.
Quelle que soit la mesure que le gouvernement décide de prendre, comme l’année précédente pour la question des retraites, son projet rencontre une forte opposition. La gauche estime qu’il s’agit d’une nouvelle attaque contre les plus vulnérables, tandis que certains à droite appellent à une mise en pause, surtout après la réforme précédente. Pas étonnamment, les syndicats sont également contre, de même que des dissidents au sein de la majorité. Une portion significative des économistes questionne la pertinence d’un tel projet, estimant que restreindre les droits des chômeurs n’a pas d’effet bénéfique sur le retour à l’emploi. L’administration, en automne 2023, considérait également cette direction comme inopportune et recommandait une évaluation des réformes précédentes avant tout changement supplémentaire.
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